Jan 192012
 

Jean Ping et Nkosazana Dlamini-Zuma

La candidate sud africaine, la ministre de l’intérieur Madame Nkosazana Dlamini-Zuma est très soutenue par ses collègues du gouvernement, celle ci déclarait que son action, à la tête de la commission de l’UA, serait « particulièrement marquée par le souci du développement du continent ».

Si elle est élue bien sur, car le président sortant, le gabonais Jean Ping postule à sa propre succession. Il occupe le poste depuis 2008, il a donc accompli un seul mandat et vit assez mal qu’on lui impose une concurrence aussi dangereuse. Avant d’être élu à la commission il a été un influent vice premier ministre chargé des affaires étrangères de feu Omar Bongo. Au cours de son mandat à l’Union africaine il a consolidé sa forte réputation d’homme de dialogue et de compromis.

Nkosazana Zuma a été de tous les gouvernements de l’Afrique du sud démocratique. Ministre de la santé sous Nelson Mandela, aux affaires étrangères sous les deux présidence de Thabo Mbeki, qui avait pensé à elle pour sa succession, enfin ministre de l’intérieur sous la présidence de Jacob Zuma, un poste qu’elle occupe actuellement.

Les chefs d’Etat vont voter à bulletin secret, madame Dlamini Zuma est soutenue par les 15 pays de la SADC (la communauté de développement d’Afrique australe), Jean Ping a le soutien d’une bonne partie des pays francophones. Le vainqueur doit obtenir une majorité des deux tiers. En cas de blocage le scrutin serait reporté au sommet de juillet prochain.

Une bataille importante pour l’Afrique du sud, qui a besoin de redorer son blason sur le continent après, notamment, le revers libyen et l’échec de sa médiation. Les débats marqueront une nouvelle fois l’expression de la division de l’UA entre pays anglophones et francophones. Une division dont s’était servi Thabo Mbeki dans sa grande opération de rénovation  de l’organisation en 2000. Il l’avait mené aux côtés de Nkosazana Dlamini Zuma qui était sa ministre des affaires étrangères et dont le fort caractère avait nourri, à l’époque, beaucoup de ressentiment et les craintes d’une domination du continent par l’Afrique du sud.