Au mois de mai se dérouleront des élections municipales. Ce type de scrutin a traditionnellement peu mobilisé et a connu à chaque échéance, y compris la première de l’Afrique du sud démocratique en 1995, une faible participation.
Cependant, une certaine effervescence est perceptible dans cette campagne car jamais, depuis 1994, un scrutin n’est apparu aussi ouvert et la lente évolution du paysage démocratique sud africain pourrait se montrer, au lendemain ce jour, de plus en plus visible.
On l’a bien compris du coté de l’ANC dont la direction multiplie les mises en garde, sanctions à l’appui, de ses candidats locaux sur l’épineuse question de la corruption. Des signes qu’avait déjà donné Jacob Zuma au lendemain de son élection en 2009. La presse s’en fait régulièrement l’écho, de différentes manières selon le media.
Coté opposition, particulièrement dans l’Alliance démocratique, l’atmosphère est bien différente. Forts de leur hégémonie dans la province du Cap occidental, Helen Zille (voir son portrait) et ses amis se lancent désormais dans la conquête de la mairie de Johannesburg avec un candidat noir, rejetant ainsi la perception de son ancienne qualification de « parti blanc » qui lui colle encore à la peau. Mais, beaucoup plus que la couleur de la peau, l’Alliance démocratique a un atout très fort dans ses main : la gestion rigoureuse de ses engagements électoraux dans la province du Cap occidental.
Car côté politique le fossé n’a rien d’abyssal, il n’y a pas un parti en Afrique du sud, représenté dans les institutions, qui n’a pas accompagné, à sa manière, les changements politique et la fin du régime d’apartheid. C’est tout à fait visible dans l’analyse du budget, présenté en février dernier au Parlement et dont nous publions dans Lenaka des articles parus dans la presse sud africaine. lls ne traduisent pas de divergences profondes d’orientations économiques, plutôt une méfiance, un manque de confiance dans le personnel politique. Nous confrontons leur vision à celle d’un économiste togolais, vision plus large, plus théorique, plus « continentale »
Avec ce numéro 0 de Lenaka nous voulons convaincre de l’intérêt d’ouvrir une fenêtre francophone des media d’Afrique australe. Cette région d’Afrique connaît un développement particulier peu connu, peu analysé dans les pays francophones. Pas seulement en Afrique. Nous voulons contribuer à la compréhension de ce développement, de ses disparités et de la méthode qui en découle. Le meilleur véhicule en est évidemment la presse et ce sera la plus grande de nos fenêtre. Mais nous voulons donner aussi la parole aux chercheurs de plus en plus nombreux à s’intéresser à cette région.
Ce numéro 0 est un essai, nous avons besoin de savoir comment vous l’avez reçu, qu’en attendriez vous. Nous avons besoin de votre soutien.