Fév 242011
 

Tony Ehrenreich, secrétaire général deu syndicat Cosatu de la province du Cap Occidental. Photo: Ambrose Peters. 19/08/05. SUNDAY TIMES.

Le Congrès des syndicats sud-africains ou Cosatu (Congress of South African Trade Unions) ne partage pas le bon accueil réservé au budget présenté par Pravin Gordhan, le ministre des Finances, et lui reproche de passer à côté de l’essentiel.

En prenant connaissance du budget, les syndicalistes ont déploré que Gordhan s’en tienne à la voie conservatrice et macroéconomique et entrave ainsi le potentiel du pays à se développer et à créer des emplois.

« Notre plus grande critique porte toujours sur l’approche macroéconomique des mesures budgétaires du gouvernement, notamment sur la priorité qu’il accorde continuellement à la lutte contre l’inflation et à la réduction du déficit budgétaire, qui prive le gouvernement des ressources indispensables pour faire face aux faiblesses structurelles mentionnées plus haut, » explique le Cosatu.

Gordhan a étonné les marchés en mettant un frein à la réduction du déficit pour les trois ans à venir, afin de favoriser la dépense publique et de soutenir l’incitation économique. Mais en même temps, il a également réitéré sa volonté de lutter contre l’inflation, comme principale mission de la Banque centrale sud-africaine.

Le Cosatu a redit qu’il trouvait le ministre « indécis et trop prudent ».

« Dans l’ensemble, malgré quelques changements opportuns, le budget actuel ne sort pas d’un moule conservateur, ultra prudent et libéral. Il ne remplit donc pas, une nouvelle fois, les conditions qui en feraient un budget favorable au peuple, » a ajouté le Cosatu.

Zwelinzima Vavi, le dirigeant du syndicat, a dérogé aux traditions en n’assistant pas

à la présentation du budget au parlement hier, et les syndicats n’ont émis aucun commentaire avant ceux publiés dans les média.

Comme il était prévisible, au regard de la campagne menée par les syndicats, le Cosatu a rejeté la subvention de 5 milliards de rands destinée à l’emploi des jeunes et annoncée par Gordhan dans la présentation du budget.

« Le gouvernement n’a tout simplement pas la volonté politique qu’il faudrait pour affronter la crise structurelle liée au chômage des jeunes, » ont affirmé les syndicats. « Nous restons opposés aux subventions salariales pour les jeunes et sommes convaincus que le gouvernement, comme on a pu le constater à maintes reprises, manque de la volonté nécessaire pour faire appliquer ses propres directives. »

« Cette subvention va non seulement installer un système à deux vitesses sur le marché du travail, mais incitera les employeurs peu scrupuleux à la détourner. Ils vont permettre de garder indéfiniment une armée de jeunes employés précaires en freinant leur accès à des postes à temps plein, fiables et correctement payés, actuellement occupés par des travailleurs moins jeunes. Cela aura pour effet de dénaturer l’objectif déclaré du gouvernement, qui est de créer des emplois corrects, réduisant les inégalités et la pauvreté. »

Le Cosatu approuve les initiatives de Gordhan en matière d’incitation à l’investissement dans le secteur industriel, ainsi que les fonds supplémentaires alloués à la santé et à l’éducation, mais le syndicat fait remarquer que le gouvernement ne consacre pas assez d’argent aux transports public.

Traduction Michèle Flamand

Brendan Boyle – Politics LIVE      Times du 24/02/2011