Fév 102012
 

Après une accalmie toute relative des violences et une très fragile embellie économique, due notamment aux ressources minières, de nouvelles lois sur la  nationalisation de ces ressources tendent les rapports entre le gouvernement et les compagnies internationales qui les exploitent. Si la situation est très différente de celle de 1999 et des occupations de fermes et d’assassinats de fermiers, la perspective d’un scrutin présidentiel, que Robert Mugabe voudrait imposer cette année, pourrait être lourde de violence. A la condition que son principal opposant, le MDC (Movement for Democratic Change) soit en mesure de prétendre une nouvelle fois à la conduite du pouvoir.

Harare menace de saisir 16 mines sans compensation.

Miningweekly.com du 30/01/2012 par Oscar Nkala

Le site du magazine Mine Weekly cite Saviour Kasukuwere, ministre du développement économique et de la jeunesse indigène qui affirme que « le gouvernement ne paiera tien » aux compagnies minières, dont les mines seront saisies dans le cadre d’un programme d’ « indigénisation » un terme dont on ne trouve aucune traduction précise mais dont l’évocation sonne comme « nationalisation ».

L’article de miningweekly.com retrace les grandes lignes de ce programme controversé à l’intérieur du pays mais plus encore au delà des frontières du Zimbabwe. On retrouve dans les citations de cet article le style intact des déclarations qui avaient justifiées la réforme agraire des années 2000. « Parce que ces ressources minières sont 100% les nôtres, le gouvernement ne paiera rien aux compagnies que nous allons mettre sous l’autorité de nos politiques d’ « indigénisation ».

Pour conclure cet article, miningweekly.com explique que les lois d’indigénisation comme celles du développement économique prévoient que toute compagnie dont le capital est de 500,000 $ doit comporter, avant mai 2015, plus de 51% de porteurs d’actions locaux.

La proposition a été rejetée par la plupart des compagnies et jugée « inadaptée », très peu sont encore en négociation.

Source : http://www.miningweekly.com/article/zim-threatens-to-seize-mines-without-compensation-2012-01-30

Le mystère autour du meurtre de Mujuru s’épaissit.

Daily Maverick du 26/01/2012 par Simon Allison.

Le journal en ligne rappelle les conditions du meurtre de Solomopn Mujuru, général à la retraite et époux de la vice présidente Joyce Mujuru. L’article décrit le général comme ayant été un des héros de la lutte de libération nationale aux cotés de Robert Mugabe et un de ses confidents. Il est mort dans l’incendie de sa ferme à la mi-aout de l’année dernière.

Une mort tout d’abord présentée comme accidentelle mais qui comporte quelques zones d’ombres pour le journaliste de Daily Maverick. C’est ainsi qu’il relève la présence d’un homme qui aurait accompagné Mujuru ce soir là, il affirme également que le garde du général aurait entendu des coups de feu deux heures avant que l’incendie se déclare. Des affirmations contradictoires avec le rapport de police. Pour l’auteur de l’article le meurtre ne fait aucun doute, mais qui l’a commis ? Interroge-t-il.

Dans cette recherche de vérité, Daily Maverick évoque les différentes explications du meurtre. La plus populaire, peut-on lire, est celle d’une faction rivale au sein du Zanu-pf. Le général Mujuru et plus encore sa femme, Joyce, étaient très actifs dans la succession du président Mugabe. Selon le journal en ligne, certains dans le parti auraient voulu mettre fin à cette possibilité, jugeant le couple trop faible pour succéder à Mugabe. Selon Daily Maverick, la principale faction au sein de ZANU-pf est dirigée par le ministre de la défense Emmerson Mnagagwa, lui aussi candidat à la succession et qui rassemble autour de lui plusieurs membres éminents des services de sécurité. Cependant, affirme le journaliste, une autre faction, également dirigée par un militaire, Constantine Chiwenga pourrait être impliqué dans le meurtre du général Mujuru.

Cet article décrit à la fois l’échec total du gouvernement d’unité, imposé par la communauté internationale et l’atmosphère de fin de règne au Zimbabwe. Il montre la prolifération des courants, fractions et groupes qui se mettent en rang pour la succession de Mugabe. Un seul n’est pas cité et c’est très révélateur parce que c’est le seul qui a une existence institutionnelle : l’autre parti de la coalition gouvernementale, le MDC et ses dirigeants dont certains sont ministres.

Mugabe dont l’état de santé s’est dégradé affirme toujours son intention de se présenter au prochain scrutin présidentiel, dont il exige qu’il se tienne cette année.

Source : http://dailymaverick.co.za/article/2012-01-26-zimbabwe-mujuru-murder-mystery-deepens